
MON ÉGLISE (AUN NOM DU PÈRE, DE LA MÈRE ET DU PLAT
QUI EST SUR MA TABLE)
Mon père, qui a travaillé des heures et des heures
pour que nous ne manquions de rien,
béni sois-tu, homme malade d'amour,
seigneur du règne des humbles,
fais tienne la volonté avec ces mains,
victimes d’engelures, brûlures et coupures,
pardonne ses blasphèmes à Dieu
et aux malheureux qui ne méritent pas
la plus petite et misérable miette de compassion,
ne me laisse pas seule sur ce chemin de crevasses,
entouré de fil barbelé,
et libère-moi de la "poésie" des prophètes imposteurs,
amen.
MI IGLESIA (EN EL NOMBRE DEL PADRE, DE LA MADRE Y DEL PLATO
QUE TENGO EN LA MESA)
Padre mío, que trabajas horas y horas
para que no nos falte de nada,
santificado seas, hombre enfermo de amor,
señor del reino de los humildes,
haz tuya la voluntad con esas manos
víctimas de sabañones, quemaduras y cortes,
perdona a Dios por ser tan blasfemo
y a los desgraciados que no merecen
ni unas miserables migajas de compasión,
no me dejes sola en este agrietado camino,
cercado con alambres de espinos,
y libérame de la "poesía" de profetas impostores,
amén.
LE PLUS GRAND SPECTACLE DU MONDE
Bienvenu
au plus grand spectacle du monde
le théâtre de la vie.
Scène avec décor de pacotille
là où tu te trouves toi
te sentant
comme une marionnette, attachée
pieds et mains
comme une poupée, avec des trous,
dans le dos,
comme un acteur de second rôle
qui n’étudie jamais le scénario.
Sur les tables,
qu’il y ait tragédie, qu’il y ait comédie,
tu changes le morceau de viande de la poitrine
contre du plastique, contre du coton,
ou contre du métal organique.
Sous les projecteurs,
nous sommes des figures tristes et sombres
que manipule, cruelle,
la destinée.
EL MAYOR ESPECTÁCULO DEL MUNDO
Bienvenidos
al mayor espectáculo del mundo:
el teatro de la vida.
Escenario con decorados cutres,
donde te hallas tú
sintiéndote
como una marioneta, atado
de pies y manos
como un muñeco, con agujero
en la espalda,
como un actor secundario
que jamás se estudia el guión.
En las tablas,
haya tragedia, haya comedia,
cambias el trozo de carne del pecho
por plástico, por algodón,
o por metal orgánico.
Bajo los focos,
somos tristes figuras sin sombra
que maneja, cruel,
el destino.
(Poema de “Material de Desecho”)
SIX SAISONS
Saison I. Différences
Amour et affection.
Passion et (trop) de froideur.
Toi et moi.
Saison II - Peau
Je déteste tes mots.
Je déteste cet amour confus.
J’ai besoin de ton corps.
Saison III – Vérité
Lettres d’amour.
Ecriture de promesse.
Mensonges qui illusionnent.
SEIS ESTACIONES
Estación I - Diferencias
Amor y cariño.
Pasión y (demasiada) frialdad.
Tú y yo.
Estación II - Piel
Odio tus palabras.
Odio este confuso amor.
Necesito tu cuerpo.
Estación III - Verdad
Cartas de amor.
Letras con promesas.
Mentiras que ilusionan.
(Poema de “Bocaditos de realidad”)
JE NE CRAINS PAS LES MORTS...
Je ne crains pas les morts
car ni les os ni les cendres
ne peuvent me blesser;
je ne crains pas non plus les vivants
car pour une nature méfiante,
l'humanité devient prévisible.
J'ai seulement peur de moi-même,
de la loi de mes mains rageuses
impotentes
affamées
survivantes.
NO TEMO A LOS MUERTOS...
No temo a los muertos
porque ni los huesos ni las cenizas
pueden lastimarme;
tampoco temo a los vivos
pues, por natural desconfianza,
la humanidad resulta previsible.
Sólo tengo miedo de mí misma,
de la ley de mis manos rabiosas
impotentes
hambrientas
supervivientes.
(Inédito)
Ana Patricia Moya Rodríguez
Traductora: Laura Vázquez
Ilustraciones: Milena Huhta
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